Les entreprises françaises restent prudentes en matière de transparence salariale, selon l’enquête annuelle 2025 du cabinet WTW publiée le 23 septembre (*). Leurs pratiques de communication demeurent en retrait par rapport à celles des sociétés internationales, à quelques mois de l’entrée en vigueur de la directive européenne.
Les informations les plus partagées concernent les éléments de rémunération variable (39 %), la classification des emplois (35 %) et les critères de détermination du salaire de base (25 %). Si 65 % des entreprises françaises envisagent de communiquer la rémunération moyenne par catégorie de poste, seules 4 % le font déjà.
Les employeurs redoutent principalement une multiplication des questions des salariés (62 %) et des managers (52 %) sur la rémunération ainsi qu’une intensification des négociations salariales (55 %). Parmi celles qui partagent déjà les fourchettes salariales, 79 % confirment recevoir davantage de demandes sur le positionnement salarial (positionnement individuel, critères de progression, alignement avec la performance…).
Les principaux freins identifiés sont les réactions possibles des salariés (53 %), le manque de préparation des programmes de rémunération (50 %) et l’absence d’architecture claire des emplois (35 %).
Pour se préparer à la directive européenne, les entreprises forment en priorité les équipes dirigeantes (27 %) et les managers (23 %). En revanche, seuls 10 % des salariés sont en cours de formation et 47 % des entreprises n’envisagent pas de les former, un « chiffre préoccupant », selon WTW.
(*) L’étude a été menée du 7 avril au 16 mai 2025 auprès de 1 915 entreprises dans le monde dont 173 sociétés françaises.